Ce parcours parmi les œuvres de Manolo Valdès dans les méandres du château est un vrai régal. Beaucoup de volupté se dégage de ces sculptures. La grandeur et les matériaux utilisés évoquent la puissance du travail physique, du corps se confrontant à la création.
Le dialogue existe entre le travail de Manolo Valdès et ce lieu mais également entre nous et ces personnages sculptés.
Ces sculptures nous mettent en condition pour apprécier le travail laborieux de cette architecture, en découvrir les subtilités. Ou inversement ? La couleur des pierres, des ardoises, la finesse des boiseries, des moulures, des ornements combiné à ce travail artistique, en plein été, c'est vraiment très beau.
Né en 1942 à Valence, Manolo Valdés y fait l'Ecole des Beaux-Arts puis fonde en 1964 avec Joan A. Toldedo et Rafael Solbes l'un des groupes les plus importants du Pop Art Espagnol : "Equipo Cronica". Ce mouvement prônait la réutilisation de toute une série d'éléments de l'histoire de l'art. Puis il rencontre la famille Maeght qui le propulse dans leurs galeries. En 1982, Manolo Valdès rentre dans sa période de révision artistique en accordant de plus en plus d'importance aux textures et aux matériaux. Les toiles sont faites en toiles de jute repliées, recousues, badigeonnées de bitume, de pigments, surchargées de masses de peinture. A partir de 1983, il aborde la sculpture et utilise en particulier le bronze et le bois. Il vit et travaille aujourd'hui à New York. Ici à Chambord à côté de la ville de Blois, un dialogue entre les oeuvres de Valdés et le château de François Ier. L’exposition qui se déploie à l’extérieur et à l’intérieur du monument, est conçue comme une rétrospective des vingt dernières années de la production de Valdés. On y retrouve ses thèmes de prédilection déclinés sur différents matériaux, réinterprétations du passé revisitées par l'artiste, avec cette volonté de se confronter au maîtres Espagnols : Goya, Velazquez, Picasso... : • 6 sculptures volumineuses en bronze, réinterprétation des ménines, ces demoiselles d'honneur du 17ème siècle, immortalisées par Velazquez dans son célèbre tableau, • De monumentales têtes de femmes en bronze chapeautées d’extravagants couvre-chefs sont présentées sur le parterre sud. • Les natures mortes en bois massif. • Dans la cour du château, devant l’entrée principale du donjon, comme une haie d’honneur, deux grands cavaliers de bronze accueillent les visiteurs • Une jeune fille de bois qui fait référence à l’œuvre de Roy Lichenstein, incite les visiteurs à se rendre au second étage où se tient le reste de l’exposition, sous les voûtes à caissons ornées des emblèmes de François Ier : le F et la salamandre.