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25 mai 2011
Van Dongen
La puissance de la peinture, de la couleur, de la matièreQue dire d'autre que: "A voir".
Il faut se retrouver face et proches de ces tableaux pour en mesurer toute la puissance et la beauté. Notamment les portraits de femmes et certaines petites gouaches qui sont présentées dans cette rétrospectives.Explication de cette retrospective
Centrée sur la période parisienne de l'artiste, l’exposition rassemble environ 90 peintures, dessins et un ensemble de céramiques, de 1895 au début des années trente. Les multiples facettes du personnage sont ici restituées : peintre hollandais prompt à la caricature et à la dénonciation sociale, artiste d’avant-garde et figure du fauvisme, devenu une des grandes figures de la scène parisienne des années folles.L'exposition témoigne du succès de l’artiste : les recherches et les expositions récentes sur le personnage, fulgurant dans ses trouvailles et déroutant par la diversité de ses sujets, ont permis de mieux comprendre l’ampleur des découvertes de l’artiste et sa stratégie artistique.
Le titre Fauve, anarchiste et mondain évoque moins une succession de périodes qu’une superposition de postures artistiques : hollandais rebelle proche des milieux anarchistes autour de 1895, prompt à la caricature et la dénonciation sociale, artiste d’avant-garde notamment du fauvisme, dans lequel il occupe une place originale et un rôle décisif quant à sa diffusion à l’étranger (Hollande, Allemagne, Russie). Fauve « urbain », Kees Van Dongen se focalise sur le corps féminin, en particulier le visage fardé jusqu’à la déformation par la lumière électrique empruntée à Degas et Toulouse-Lautrec, devenant en quelque sorte sa griffe.
Par la couleur, Van Dongen reste l’artificier du fauvisme. Il la régénère lors de ses voyages au Maroc, en Espagne et en Egypte au début des années 1910 où il réinvente l’Orient. Mais Paris reste le sujet principal de sa peinture : Montmartre – il y rencontre Picasso et Derain - au début du siècle, qui le séduit par la verve populaire et la vie de bohème ; Montparnasse, avant et après la guerre de 1914 dont il est l’un des principaux animateurs, mettant en scène une nouvelle femme à connotation plus érotique. Et enfin, le Paris des « années folles » que Van Dongen qualifie de « période cocktail », où il se consacre exclusivement à la nouvelle élite parisienne : hommes et femmes de lettres, stars du cinéma et de la scène, aujourd’hui oubliés, annonçant avec quarante ans d’avance l’univers des « beautiful people » d’Andy Warhol. La pose est outrée, le costume et l’accessoire théâtralisés révélant le factice de ses personnalités qui n’existent qu’à travers leur rôle.
Le succès de Van Dongen qu’on peut comparer à celui d’un Foujita et sa participation aux avant-gardes en font un artiste singulier, qui fascine encore par sa verve et sa liberté.
En savoir plus ou moins sur l'artiste...
Kees Van Dongen, de son vrai nom Cornelis Théodorus Marie van Dongen est un peintre néerlandais né le 26 janvier 1877 à Delfshaven, dans la banlieue de Rotterdam (Pays-Bas) et mort, à l'âge de 91 ans, le 28 mai 1968 à Monaco.
En 1892, à l’âge de 16 ans, Kees van Dongen débute des études en peinture à l’Académie royale des beaux-arts de Rotterdam. De 1892 à 1897, il fréquente le Quartier Rouge portuaire. Durant cette période, van Dongen peint des scènes de matelots et de prostituées. En 1897, il habite à Paris pour plusieurs mois. Il y retourne en décembre 1899 pour rejoindre Augusta Preitinger (Guus), qu’il avait rencontrée à l’Académie. Ils se marient le 11 juillet 1901. Bientôt, il commence à exposer ses œuvres à Paris, notamment l’exposition controversée de 1905 du Salon d'Automne, où exposait également, entre autres, Henri Matisse. Les couleurs vives de leurs œuvres seront à l’origine du nom de ce groupe de peintres : les Fauves.
Van Dongen se signale comme « “illustrateur d'inspiration anarchiste”, avant d'intégrer les milieux d'avant-garde et de prendre part à l'aventure du Fauvisme (...) fauve urbain et sulfureux qui privilégie les portraits, les femmes, les scènes de cabaret, les spectacles forains (...), les sujets exotiques et orientalistes (...) bien introduit dans la haute société il devient, dans les années 1920-1930, le portraitiste du Tout-Paris, le “peintre des névroses élégantes” »[réf. souhaitée].
Il est décoré de la Légion d'honneur en 1922. Mais ce n'est qu'en 1928 qu'il obtient la nationalité française.
Il a aussi été brièvement membre du mouvement expressionniste allemand Die Brücke.
En octobre 1941, Van Dongen participe avec sept écrivains français au voyage politique organisé par Joseph Goebbels, ministre de la Propagande du Reich, dans l'Allemagne nazie, « ce qui lui vaudra une réputation ternie auprès de la critique moderne »